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Discrimination : Le rapport annuel d'activité du défenseurdesdroits
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Dans le rapport annuel d'activité  du défenseur des droits les chiffres tombent comme des couperets : en 2024, 47 % des réclamations reçues par l'institution concernent l'emploi, segment névralgique où se cristallisent les préjugés les plus tenaces, selon le rapport annuel de la Défenseure des droits, présenté mardi 25 mars 2025. Dans le détail, 27 % provenaient du secteur privé et 20 % du secteur public. Les motifs ? Une palette de situations : demande de changement de prénom et de nom à consonance étrangère, refus de renouvellement d’un CDD pour une salariée enceinte, pénalités de carrière en raison d‘un mandat syndical, difficultés rencontrées par des salariés après leur transition de genre, préjugés persistant sur les seniors…

Au global, les questions, signalements ou réclamations liés au sexe arrivent en tête des appels téléphoniques reçus sur la plateforme : 3.928 (46 %), avant l’âge (40 %) et l’origine (26 %).

Reste que toutes les victimes ne dénoncent pas ces discriminations. Près d’un tiers d'entre elles n’ont rien dit, ni entrepris aucune démarche à la suite des faits. Ce constat est en lien avec les enquêtes, menées conjointement avec l’OIT (organisation internationale du travail) chaque année. Les raisons sont multiples : peur des représailles, sentiment d’inutilité, découragement, difficulté à établir des faits, méconnaissance des droits.

Le droit français s'est pourtant considérablement étoffé ces deux dernières décennies, sous l'impulsion du droit européen. Aménagement de la charge de la preuve, reconnaissance de la discrimination indirecte, capacité des syndicats à initier des recours, acceptation du testing comme moyen de preuve : sur le papier, le dispositif semble complet.

Mais les procédures judiciaires restent complexes, les sanctions peu dissuasives.