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Aération des lieux et des locaux de travail et sobriété énergétique
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Sobriété énergétique et ventilation/aération : deux éléments incompatibles ?

Dans un avis en date du 8 février 2024 (mis en ligne le 5 août 2024), le haut conseil de la santé public apporte la réponse suivante.

Augmenter les débits de ventilation ou encore la fréquence et la durée de l'aération pour améliorer la qualité de l'air intérieur (QAI) des locaux peut faire craindre une augmentation des dépenses énergétiques, ce qui est difficilement compatible avec les plans actuels de sobriété énergétique. Pour réduire les pertes d'énergie liées aux bâtiments, il est "important que les débits de ventilation ou les modalités d'aération soient mieux ajustés tout en préservant la QAI." Le plan de sobriété énergétique prévoit une modulation de la ventilation mécanique dans les bâtiments lorsque cela est possible. Mais ces arrêts ou diminutions de ventilation ne doivent pas se faire au détriment de la QAI en période d'occupation.

Privilégier une approche globale de la prise en compte de la qualité de l'environnement intérieur (QEI)

Le HSCP émet plusieurs recommandations, notamment d'intervenir en amont, avant d'aborder la problématique de la ventilation et de l'aération, afin de réduire au maximum les émissions de polluants dans les locaux. Il s'agit de privilégier des meubles peu émissifs, des matériaux de construction et des produits de décoration avec l'étiquetage A+ de faible émission, d'utiliser des produits peu émissifs ou encore, de placer les équipements polluants dans des pièces dédiées avec une ventilation adaptée (imprimantes, photocopieuses, etc.).
Une autre recommandation est de privilégier une approche globale de la prise en compte de la QEI pour s'assurer que les apports d'air neuf dans les pièces sont suffisants pour que les concentrations en polluants au niveau des voies respiratoires des personnes ne dépassent pas les valeurs réglementaires.

Remarque: la QEI comprend l'environnement thermique, l'environnement acoustique, l'environnement lumineux et la QAI.

En période d'occupation, le HCSP préconise de mettre en cohérence les débits de ventilation indiqués par le code du travail et le règlement sanitaire départemental type avec les débits préconisés par la méthode 1 de la norme NF EN 16798-1.
Dans le cadre du plan de sobriété énergétique, il indique "d'utiliser une stratégie de modulation de la ventilation, sans mise à l'arrêt en période d'occupation, en suivant les recommandations de la norme NF EN 16798-1. Lorsque cela est possible, une modulation pièce par pièce en fonction du taux d'occupation pourrait également réduire la consommation d'énergie tout en conservant la qualité de l'air intérieur attendue".

Remarque: font l'objet d'une règlementation spécifique et ne sont pas traités dans cet avis les établissements de santé (ERP), les locaux à pollution spécifique (établissements professionnels) ainsi que les situations épidémiques exceptionnelles et le sujet du radon.