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Salut coude

Newsletter #02 Juin 2021

REMETTRE DE L’HUMAIN DANS NOS PRATIQUES DE TRAVAIL : LE RETOUR POSSIBLE DU PRESENTIEL

Depuis le 9 juin est (re)donnée la possibilité de se retrouver pour partager des moments d’échange en présentiel.

En effet, dans sa dernière version, le protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l'épidémie de Covid-19 permet à nouveau la mise en place de « moments de convivialité[1]». Il est désormais possible de réunir jusque 25 personnes pour différents moments de partage (pots d’accueil, pique-nique d’équipe…) ; moments suspendus depuis plus de six mois déjà.

Avec le recul, la question se pose aujourd’hui de savoir si les nouvelles technologies mises en place, visioconférences notamment, peuvent réellement permettre de concilier distance et proximité, de faire « comme si » nous étions tous réunis autour d’une même table.

Plus d’un an après le premier confinement et la mise en place du télétravail accéléré, travailler à distance semble effectivement possible à 2 conditions :

  • Disposer d’outils adaptés (systèmes de visio-conférence performants, répertoires partagés, possibilités d'accéder au réseau à distance etc.),
  • Adapter les pratiques à la situation, notamment pour les managers de proximité, (moins de processus, plus de responsabilisation, de confiance et d’autonomie).

Toutefois sur le versant des interactions interpersonnelles et du collectif de travail, ces outils ne sont pas parvenus à endiguer un sentiment d’isolement croissant allant souvent de pair avec un sentiment décroissant d’appartenance à l’organisation. Selon le baromètre annuel télétravail 2021 de Malakoff Humanis, 26 % de télétravailleurs estiment ainsi que le télétravail a eu un impact sur leur santé psychologique (vs 12 % en 2020). Côté isolement, ce baromètre indique que « depuis mars 2020 de nombreux salariés en télétravail ont vécu une dégradation du lien social. Stress accru, charge mentale qui augmente, démotivation, … de nombreux symptômes s’inscrivent dans un processus d’isolement qui dure, facilité par un télétravail qui se prolonge de façon presque indéterminée ».

Pourtant, dans un objectif de favoriser la communication à distance et d’améliorer la reconnaissance des équipes et le sentiment d’appartenance, différentes pratiques ont émergé : photolangage[2], atelier « arbre à personnage »[3] etc.

Mais l’être humain est fondamentalement social, et, sur le lieu de travail, au-delà d’exercer une activité, des relations se nouent, des événements ou des émotions sont partagés…dès lors, la conciliation de la distance imposée et du besoin de proximité est-elle possible ?

Ainsi que l'écrit Alexandre Guillard en 2020[4] dans la revue Question de management : "Pour le manager, se pose à nouveau la question de savoir comment exercer le management à distance tout en gardant la proximité avec ses équipes. Mais, ainsi reformulée, nous voyons bien que la question contient une injonction quasi-paradoxale : celle de « concilier » distance et proximité, ce qui est physiquement impossible, sauf à être présent simultanément à plusieurs endroits ou de basculer dans la physique quantique ! ».

Pourtant, les besoins de proximité « physique » et d’interactions sociales entre les agents ont été mis en exergue et il semble désormais établi que les technologies peuvent beaucoup, mais ne peuvent pas remplacer les contacts humains.

Profitons donc de l’été qui arrive pour remettre à l’honneur des moments de convivialité et ainsi remettre de l’humain dans le travail et du collectif dans les équipes !

 

[1] Extrait du Protocole national santé sécurité en entreprise : « les moments de convivialité réunissant notamment les salariés en présentiel dans le cadre professionnel peuvent être organisés dans le strict respect des gestes barrières (port du masque, mesures d’aération/ventilation et règles de distanciation). Dans ce cadre, il est recommandé que ces moments de convivialité se tiennent dans des espaces extérieurs et ne réunissent pas plus de 25 personnes ».

[2] Consistant en un assemblage de photos ou dessins variés, le photolangage est utilisé pour faciliter la parole des collaborateurs. Grâce à une consigne type "choisissez l'image qui vous semble refléter votre état d'esprit actuel et expliquez-nous rapidement pourquoi vous avez choisi cette image" le photolangage est une méthode qui peut aider les agents à se livrer sur leur humeur du moment, leur température intérieure. Ils parlent d'abord de l'image puis glissent plus facilement à parler d’eux et de ce que cette image les amène à penser, à ressentir.

[3] Voir page 17 du guide DGAFP « manager dans un contexte post-covid » : https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/covid-19/Manager_dans_un_contexte__post_covid.pdf

[4] Source : Alexandre Guillard dans la revue Question de management vol. 30, n°. 4, 2020, pp. 107-150

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